29 mai 2011

L'entrepreneuriat En Afrique (Problèmes/Solutions)

          La création d’entreprise n’est pas une chose nouvelle en Afrique. En effet, l’histoire nous enseigne que les africains étaient de gros commerçants. Le temps est passé et l’entrepreneuriat n’a pas véritablement évolué. Mais comme vous le savez, monter son entreprise en Afrique, petite ou grande, relève parfois du parcours du combattant. Il faut des connaissances, des moyens, des outils, et l’idéal, un parrain ou une marraine pour vous soutenir et vous donner les coups de pouce pour avancer dans la jungle administrative, financière… En Afrique, bien souvent, le manque de moyens empêche les jeunes étudiants en commerce et en management d’aller jusqu’au bout de leurs idées.

 La création de petites entreprises permettrait une relance économique de certains villages, de certaines villes, et offrirait ainsi aux jeunes la possibilité de ne plus partir en exode à la recherche d’un paradis européen imaginaire. Mais avant, il faudra créer un environnement propice à l’esprit d’entreprise.

Problèmes Rencontrés         
           En effet le problème de l’entreprenariat en Afrique, est un problème que nous devons traiter à la base. Comme dit un proverbe africain, "La construction d’une maison, commence par la fondation"; développons donc l’entrepreneuriat à la base. Et ce ci pourra se faire en s’attaquant aux facteurs qui freinent le développement de l’entreprenariat en Afrique. En voici quelques uns :
  • Faible culture entrepreneuriale en Afrique : Les jeunes africains sont confrontés à un environnement socioéconomique qui ne favorise pas l’esprit d’entreprenariat. Il faut éduquer la population sur les biens fondés de l’entreprenariat qui en principe est la clé du développement de l’Afrique. Le manque de soutien du jeune entrepreneur est également un problème à résoudre. 
  • La difficulté d’accéder aux services financiers adéquats : les possibilités de financement des entreprises sont très minces. Il est difficile de trouver une d’institution financière appropriée pour un financement adéquat et à long terme. Le problème du financement ne se pose pas avec la même acuité pour le genre ou pour les régions du continent ; les entrepreneurs ont besoin de financement du fonds de roulement, financement d’avances sur marchés, financement des équipements (investissements). Plusieurs entrepreneurs ici sont obligés de recourir au système tontinier tel qu'on le découvre en Afrique; c’est une épargne qu'on pourrait qualifier d'informelle et qui est très souvent utilisée et investie directement dans la petite entreprise familiale ou artisanale et qui se substitue au crédit bancaire pour financer l'informel. D’où les systèmes financiers doivent être ajustés afin de pouvoir répondre à ces manquements. En gros il faut multiplier les institutions de capital –risque, décupler les fonds de garantie,  améliorer le marché financier et diversifier les financements. 
  • La lourdeur administrative, procédures et justice : La procédure de création d’entreprise est complexe et distribuée entre plusieurs organismes. Avec le fléau de corruption dans certains pays africains, il faut « mettre la main dans la poche » si on veut que la procédure soit accélérée. En général il faut attendre assez longtemps et y mettre le prix, afin de pouvoir enfin ouvrir son entreprise. A ce niveau les politiques doivent permettre la centralisation de la procédure administrative, la diminution des étapes juridiques afin de réduire le temps de création d’entreprise. 
  • Insuffisance de main d’œuvre qualifiée pour la gestion de l’entreprise : Les écoles de commerce et de management se multiplient en Afrique mais il y en a pas beaucoup qui forment des jeunes capables de prendre la relève des managers dans les grandes entreprises et de s’affirmer en tant qu’entrepreneur. Nous devons donc reformer notre système éducatif afin d’avoir même dans des filières scientifiques, des cours en gestion d’entreprise, marketing, vente et économie. Car la plupart de nos diplômés ont un savoir faire technique, mais ces compétences ne valent rien lorsqu’elles sont mal gérées.

Exemples De Financements Adaptés
          Malgré toutes ces difficultés, il serait incorrect d’affirmer que l’entreprenariat est mort en Afrique, car il existe des centaines d’entreprises privés à succès et certaines dont les promoteurs ont eu foi en l’entreprise et ont pu trouver de bons financements adaptés à leurs projets ; en voici une liste non exhaustive : 
  • SITRAFER : réhabilitation du chemin de fer malgache. 
  • 3T : spécialisée dans le transit, a levé des financements de la SFI en leasing. 
  • Groupe TUNDE : d’abord imprimerie artisanale, devenu une structure impliquée dans l’imprimerie industrielle, le transport et l’agro alimentaire grâce à Cauris Investissement. 
  • ECOBANK : déploiement à l’Ouest et au Centre, projet d’ouverture d’une filiale spécialisée dans l’investissement (SFI). 
  • People Input : NTIC, Afrique de l’Ouest et centrale. 
  • Les Moulins du Burkina : minoteries privatisées, structure viable grâce au soutien de la BIDC. 
  • TRADEX : importe les produits pétroliers, assure la distribution des produits pétroliers, fait du «soutage» maritime. 
  • Niger Lait : fabrication industrielle des dérivés du lait grâce à la BOAD et à Cauris Investissement.
          Le développement de l’entreprenariat en Afrique passera par la création d’un concept d’entrepreneuriat africain et pas forcément par la copie conforme de ce qui existe à l’étranger. Nous devons associer les bonnes pratiques occidentales en matière de création d’entreprise, au contexte et aux concepts africains. Le concept de l’entrepreneuriat africain sera basé sur la valorisation de la culture africaine mais aussi sur le développement solidaire en mettant en avant l’environnement socioéconomique.

Penser l’entrepreneuriat africain revient également à résoudre une fois pour toute, les problèmes de financements et de lourdeur des procédures, à la mise en valeur des initiatives locales telles les coopératives dans nos campagnes, les groupements villageois.

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire